mercredi 11 mars 2015

Jour J

Onze jours après le terme donc... Le jour du rendez-vous avec le Doc, au cours duquel on doit fixer la date pour provoquer la naissance.

7h30, mon ventre tire. Je guettais, de légères pertes la veille m'ayant mis la puce à l'oreille.
Ca tire donc.. Mais après tant d'attente, j'en arrive à me dire que c'est peut être pas ça, et que je dois éviter de me réjouir pour rien. Je me mets donc devant Brothers and Sisters, et j'attends que le temps passe..
Ca continue à tirer régulièrement.. P'têt que...
Je prends un bain. Si ça passe, je saurai que c'est du faux. Mais quand même, un faux travail à J+11, j'aurais bien les boules!
Tiens, ça tire même dans le bain..
12h45, ça tire toutes les 5 minutes. Mais on m'a dit et redit que mon ventre serait dur comme de la pierre, et ça ne durcit pas tant que ça..
J'appelle la maternité. "Attendez encore un peu et quand votre mari rentrera, venez faire un monito"
14h ça tire de plus en plus fort.
Tant pis, sms à Zhom "Amour j'ai mal au ventre toutes les cinq minutes, ça serait bien que tu rentres à la fin de ton heure". Il parait qu'il a eu les larmes aux yeux...
15h arrivée à la maternité. Dans la voiture, on pronostique sur l'ouverture. Moi j'ai toujours dans un coin de ma tête le "c'est peut-être une fausse alerte"..
On m'examine: "Trois centimètres, vous avez bien travaillé".
Et moi "on reste alors?"
Ben oui, on reste, c'est le grand jour, tu vas arriver.
"Vous voudrez la péridurale?"
Je ne sais toujours pas.. Si je peux faire sans j'aime autant. Mais je ne suis pas non plus maso.
On verra donc comment ça évolue.

17h, 5cm..
Je marche des kilomètres dans la chambre, je fais des mots fléchés assise sur une grosse balle, étirant le dos au maximum. Zhom regarde Florence Foresti sur la tablette.
Ca monte en puissance mais ça reste gérable.

19h, finalement, je la veux bien, la péri, parce que je douille là..
Pas de bol, l'anesthésiste est occupé en chirurgie, il viendra dès que possible

20h, ça y est, l'anesthésiste est là. J'ai mal, et ne pas bouger, le dos arrondi alors qu'une contraction bien forte arrive me parait mission impossible.
Je serre les dents, je gère..
"Je vous souhaite la même chose que la dame de l'autre chambre, on lui a fait la péri juste avant vous, on a appelé le gyné elle va accoucher.. Mais c'est son deuxième"
Moué.. Moi aussi je me souhaite comme la voisine, mais je doute là..

20h30 l'infirmière entre dans la chambre, l'air inquiet, et je me rends compte qu'au monito les battements de coeur sont bien trop lents. Stress. On m'examine. "Aaah mais je comprends pourquoi ça ralentit, elle est engagée, j'appelle le doc"
Je suis donc aussi chanceuse que ma voisine!
Là, je me dis que ce sera vite fini maintenant. J'ai en tête les copines et leurs 20min de poussée.
Zhom pourra même appeler ses parents et les parrain et marraine ce soir, à une heure encore décente.

Une sage femme me fait pousser deux fois, puis s'en va.. Hey! Me laissez pas, ça pousse là!!
Et puis la gyné arrive, et là on est parties pour de bon.
20 min mon oeil!!
"Vous poussez bien, elle descend à chaque poussée mais le souci c'est qu'elle remonte après, il faudrait que vous teniez plus longtemps"
Heu oui mais je suis à bout de souffle..
On m'avait préparée à la poussée douce sur l'expiration.. Je me retrouve à bloquer ma respiration et à pousser fort.. top pour mon périnée.
J'entends un vague "je vais couper", et Zhom qui demande qu'on répète.. Je m'en serais passée!
Et puis j'entends la gyné dire "je me demande si le cordon n'est pas trop court"..
Ne pas flipper, ne pas paniquer, pousser, encore, plus fort, la faire sortir avant qu'on n'envisage de nous descendre au bloc.
22h29. Sa tête, enfin, et on la blottit contre moi.
"Ne tirez pas trop fort Madame, le cordon est en effet un peu court"

La suite, c'est de l'émerveillement, ses petits yeux plantés dans les miens, bébé d'amour qui reste éveillée jusqu'à ce qu'on soit dans notre chambre, nous regardant.
Nous prouvant aussi que ses reins et ses intestins fonctionnent bien..
Finalement, le plus désagréable dans un accouchement, c'est encore tout ce qui vient après.. Quand on a fini de pousser et qu'on voudrait juste se blottir dans son lit avec bébé lové contre soi, et qu'on doit attendre qu'on aie fini les soins d'après.
Mais il y a cette petite bouille près de nous, et la découverte, la magie des premiers instants,  l'émotion de ces premières minutes en tant que famille.
Et puis la première nuit, à deux, elle dans mon lit, parce qu'on n'allait pas déjà être séparées, ce sentiment presque animal d'être encore reliée à elle, me graver les rétines de sa frimousse
Et ça, ça valait toutes les heures d'avant

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