lundi 30 mars 2015

Blanc? Noir? Gris?

A pois? En camaïeu?

Les médecins sont des humains comme les autres.. Certains aiment la méthode forte, d'autres tentent d'éviter au maximum la médication et laissent faire le temps. Chacun a un avis différent.
Et moi au milieu, je suis paumée!

J'ai donc hérité d'une Choupi RGO (reflux gastro oesophagien).
Douloureux, le reflux, pour ma Choupi qui ne régurgite pas mais a vraisemblablement l'oesophage irrité par l'acidité.
Le doc que nous sommes allées voir nous a prescrit 2ml de Zantac le soir, et 5ml de Nuxil avant chaque biberon.
Nous avons commencé le traitement mercredi soir, confiants dans la médecine et espérant que Choupi irait vite mieux.
Jeudi matin, visite de MadameL.
Je lui parle du traitement: "ah mais non, le Zantac c'est trois fois deux millilitres par jour pendant quelques jours puis deux fois deux après.."
Elle appelle la doc du car (ma copine "printemps") qui confirme cette posologie, puis administre deux millilitres à Choupi.
"Vous pouvez ajouter du Gaviscon après les biberons, ça l'aidera".
Perplexe de voir ainsi tripler le dosage de Zantac, j'appelle mon docteur.
"2,5ml par jour en deux prises, donc 1,3 ml le matin, 1,3ml le soir"
Et Toubib s'étonne qu'on aie donné tant de produits à Choupi sans même avoir changé son lait.

Débats avec Zhom pour savoir qui suivre, que faire?

Je suis allée chercher du Nan AR, en espérant que ça marche
Je continue à donner à Choupi son Zantac (au dosage de mon médecin), qu'elle prend en râlant de moins en moins, son Nuxil qui visiblement met 15 minutes à faire effet, 15minutes durant lesquelles toute tentative de donner du lait à Choupi se solde par des pleurs. J'aurais aimé qu'on me dise pour les 15minutes..
Le Gaviscon a toujours du mal à passer. A la seringue, Choupi grimace, puis râle, puis hurle, et je me retrouve à la maintenir couchée pour qu'elle avale.
Rusée, elle a compris comment bloquer le liquide dans sa bouche pour me le recracher dès que possible.
Il faut donc en remettre.

Et c'est pénible, et ça devient long ces biberons dans les larmes et le stress.
Et j'en ai marre de ne pas être sûre de bien faire, marre de compter les millilitres et de prier pour que le soir, le total soit correct, assez correct en tout cas pour que Choupi et moi puissions dormir.
Sans compter que Zhom revient tous les jours du boulot avec de précieux conseils de collègues "qui ont eu des petits qui" et ont chacune un avis noir blanc ou gris..

Nous retournerons donc voir Toubib cet après-midi, qu'on mette en place un vrai suivi pour Choupi, un seul suivi.
En espérant que ça marche

vendredi 27 mars 2015

Le "quand" du soir

Quand tu commences à envisager sérieusement l'achat d'une poubelle rose flashy, tu sais que ton côté girly commence à déconner. 

Et qu'il est temps d'arrêter showroomprive.com

jeudi 26 mars 2015

"C'est une bonne mère"

Y a des p'tites phrases comme ça, qui me font doucètement tiquer.
Que j'vous place le contexte..
Mon allaitement a foiré.
Genre Choupi a beau téter pendant une heure toutes les deux heures, elle hurle et ça ne va pas, elle a faim et moi je suis à bout de forces.
Un point positif: j'ai perdu mes kilos de grossesse en 15 jours  (c'était les 10 secondes j'me la pète façon Happy Mamma et j'oubie de vous dire que je peux encore en perdre 2 fois autant tellement j'ai du stock) et j'ai découvert que finalement si, j'aimais les crêpes. Le rapport? Quand on n'a plus le temps de manger, une crêpe c'est du bonheur, ça se tient dans une main quand l'autre tient Choupi. Bon, on n'évite pas la dégoulinade de confiture sur le pyjama blanc de Choupi mais ça ça reste anecdotique.
Bref, je m'égare.
J'aurais vraiment aimé que l'allaitement se passe bien. J'ai tellement été gavée de conseils de prévention santé, et de copines qui m'ont vanté leur bonheur à allaiter que, même si je disais que je ne me rendrais pas malade si ça ne devait pas fonctionner, je n'imaginais pas sérieusement un seul instant être dans ce cas là.
Il est des choses qu'on ne choisit pas...

L'autre jour, le parrain de Zhom et sa femme sont venus voir Choupi.
Ils s'extasient (of course)  sur ma merveille, on sert le café, on discute de tout et de rien, et puis je ne sais plus comment, ils en viennent à parler de leur belle fille qui a allaité pendant des mois.


"Elle aimait ça, c'est une bonne mère" a dit le parrain.
Et j'ai tiqué. Et puis il l'a redit, tellement ça l'a visiblement marqué que sa belle-fille allaite longtemps;
Et j'ai à nouveau tiqué.

J'ai allaité quinze jours. J'ai plutôt aimé ça au début, puis y a eu les crevasses et mes mâchoires serrées à chaque début de tétée, à savoir donc toutes les deux heures, et les cris de Choupi, et mon impuissance.
J'ai pas pu.
Je ne suis donc pas "une bonne mère"?
L'idée n'est pas de relancer ce bon vieux débat allaitement vs bibi qui semble-t-il a l'art de transformer les mamans en furies et de créer une guerre des tranchées.
Mais bon sang que c'est délicat ce genre d'expression..  A sa décharge, lui ne sous-entendait pas une minute que les non allaitantes étaient de mauvaises mères.
A vrai dire il a plutôt dit ça sur le ton qu'il aurait employé pour parler d'une vache laitière bien productive, et du coup après avoir tiqué j'ai eu envie de me marrer.
Mais quand même.

Et dans le genre délicat, il y a cette fameuse question: "Et tu la nourris?"
Bah non, je la laisse crever de faim, connard (vous savez sur le ton de Bigard quand on lui demande au restau si c'est pour diner)
Comme si donner un biberon ce n'était pas vraiment nourrir..
Question anodine, qu'on nous sort 25 fois par mois.
Et qui, pour celles qui auraient aimé "nourrir", rappelle que ça n'a pas marché.
Tout en délicatesse j'vous dis.

Mais bon, si les gens étaient délicats ça se saurait, hein!

(j'aime pas les gens)

Le "quand" du soir

Quand tu retournes tout le salon à la recherche du babyphone pour te rendre compte qu'il est dans ta poche arrière, tu sais qu'il est vraiment temps que tu dormes

"Ca change la vie"

Encore une expression qu'on entend souvent dans la bouche des jeunes parents, ou des parents de grands enfants quand on attend son premier bébé.
"Tu vas voir, ça change tout".
De fait.. Tout a changé!
Avant, je ne passais pas mon temps à me stresser pour une question de millilitres.
Ou alors à la limite quand, dans une recette de cuisine dont je voulais diviser les proportions par trois, on me disait "une cuiller à café".
(5ml dans une cuiller à café, comme ça vous saurez. Mais pas de bol, ça se divise mal par trois)
Aujourd'hui je sais qu'une cuiller à café fait 5ml parce que c'est la dose de Nuxil que je dois donner à Choupi qui est encore petite pour la cuiller, du coup j'ai du convertir pour la seringue.
Et aujourd'hui, je les compte, les ml de chaque bibi pour m'assurer que Choupi boit assez. Et cette quantité minuscule de 100ml qui autre fois n'aurait eu aucun impact sur ma santé mentale peut aujourd'hui squatter mes pensées pendant des heures.
Et je les additionne, ces millilitres. Ils me font devenir une reine du calcul mental, même quand mes neurones fatigués ont du mal (quoique dans ces cas-là, pour peu que Zhom-le-matheux soit à la maison, c'est lui qui s'y colle, à l'addition.)
Avant, quand je me ruinais en fringues, elles n'étaient pas taille 3 mois
Et je passais pas mal de temps au rayon robes des sites de vente en ligne.
Aujourd'hui, je passe au rayon robes pour dames, puis je file au rayon mini-robes, parce que ça lui va bien, à Choupi, les robes. Et que je prends un plaisir fou à lui choisir de jolies tenues colorées.
Que bien sûr, je trépigne ensuite de recevoir et de pouvoir lui mettre. Et je suis frustrée quand, comme maintenant, elle va passer à la taille au-dessus et que je dois du coup attendre encore un peu avant de pouvoir lui faire porter ce que j'achète (quoiqu'en reboulant un peu les manches.. et les tuniques deviennent de jolies robes pour qui le veut!)
Avant, j'avais des sujets de conversation philosophiques / on refait le monde
Et j'aimais débattre sur le sens de la vie, l'actu, ..
Bon, j'avoue, j'aimais aussi les potins, les cancans, et les "non mais t'as vu ce qu'elle a fait??"
Aujourd'hui, mon principal sujet de conversation, c'est Choupi. Ses biberons, ses fringues, ses progrès, ses sourires qui me font fondre, ses cacas (ben quoi?) et puis bien sûr toutes les craintes et les questions que je peux avoir par rapport à elle et à ce nouveau rôle de maman que je découvre au quotidien.
Et de temps en temps, il me reste de la place pour les potins.
ZeGuide, puisque tu liras, et puisque tu supportes mes mono sujets de conversation,  wings!!
(oué y a même du praïvète joke dans ce blog)
L'écologie, la philo et l'actu par contre devront attendre encore un peu hein, le sens de ma vie pour l'instant c'est ce petit machin qui pionce pendant que je pianote.
Avant, je fréquentais des blogs d'actu, ou de cuisine, ou d'humour
Et ma balade favorite sur le net c'était babelio et les citations d'auteurs.
Aujourd'hui je squatte le blog de Marie, et d'autres, et je ris de voir que je suis loin d'être la seule à vivre ce que je vis.
Avant, quand je me disais crevée c'est que j'avais trainé devant la télé, ou festoyé
Ou alors que j'avais eu une nuit "difficile" où je m'étais réveillée quelques fois pour me retourner.
Mouahaha!!
Aujourd'hui il y a des jours où j'ai mal au crâne parce que je suis fatiguée et où je sens mon canapé m'appeler de toutes ses forces. Je résiste un peu, parce que j'ai une maison à faire tourner. Et vous pouvez être sûrs que pile à l'instant où je cède et m'allonge, Choupi décide que sa sieste a assez duré
(ben oui, ça prend du temps le triptyque vaisselle-linge-ménage)
Pour ce qui est de festoyer, heuu... 
Peut être un jour.. Quand les bibs seront redevenus sereins, quand je ne serai plus complètement morte à 19h03, quand je serai sûre de ne pas être réveillée à 4h32, quand elle n'aura plus besoin qu'on lui remette sa tute 4fois par nuit, quand je pourrai boire plus d'un verre de rosé sans sentir ma tête qui me rappelle que j'ai vécu un an sans alcool.
 
Avant, je n'avais pas conscience du côté viscéral de la maternité
Et en bonne nulli, je m'interrogeais devant mes copines coulos qui devenaient hystériques de l'hygiène ou de la sécurité.
"Rhaa ces mamans trop inquiètes", "elle va l'étouffer à force de vouloir le protéger' "moi, quand j'aurai des gosses, je..."
Tu rien du tout!
Parce que quand tu as un bébé, tu comprends..
Qu'on a physiquement mal au ventre quand son bébé ne va pas bien, quand il pleure, quand il s'énerve.
Et qu'il faut dans ces cas là se faire violence pour ne pas se précipiter et l'arracher des bras de celui qui le porte à ce moment là, au risque de passer pour une hystérique over protectrice.
Quand tu as un bébé, tu comprends, que l'instinct de protection qu'on a envers cette petite chose qu'on a mise au monde prend le dessus sur tout le reste, la raison, les principes, les "moi je".
Avant, j'avais une intimité...
Et la visite annuelle chez le gyné me stressait, parce que je n'avais aucune envie d'aller me mettre les pieds dans l'étrier.
Non pas qu'aujourd'hui j'aime ça, hein.
Mais depuis maintenant presque un an, j'ai l'impression que la terre entière est allée voir mon entrejambe, entre les visites chez SuperGyné, les stagiaires qu'il a à chaque fois (et son p'tit sourire quand il me dit "je vous présente Machin/Machine notre stagiaire") et qui me font passer toute envie de pédagogie, moi qui passe en temps normal mes journées à aider des jeunes à apprendre, les sage-femmes, les infirmières de la maternité, la kiné pour ma rééducation périnéale, et les gens qui viennent en visite rencontrer Choupi et se demandent si j'ai eu épisio ou déchirure (les deux ma chère Ginette, je suis une warrior moi!)
Avant, mon intimité ne regardait que moi. Aujourd'hui on me demande si j'ai "déjà eu à nouveau des rapports"..
Et je ne serais pas mécontente que cette part là de ma vie, et de mon corps ne redevienne qu'à moi (bon ok, et à Zhom un peu aussi)
Avant, je pouvais passer du temps pour moi sans penser à rien d'autre qu'à moi
Dans "Dieu est un pote à moi" (super bouquin baïdewé), Cyril Massarotto a écrit qu'avoir un enfant c'était déplacer le centre de l'univers de soi vers quelqu'un d'autre.
Ben oui..
Avant j'allais balader avec les copines, manger des nouilles avec Macri (alias ma plus vielle amie, et la marraine de Choupi) ou un Quick avec Malo, ou j'allais simplement dépenser des sous (trop de sous selon Zhom) dans les boutiques que j'aime sans avoir rien d'autre en tête que le moment présent, ou éventuellement les tracas du quotidien.
Aujourd'hui quand je vais prendre mon café sur ma terrasse, je pense à elle, et je guette le babyphone.
Quand je la laisse à son papa pour aller faire les courses (les boutiques ne rêvons pas), je me grouille de rentrer au cas où, et pendant tout le temps que ça dure, je me demande si elle va bien.
Un jour, j'irai remanger des nouilles avec Macri. Pour l'instant, elle me les livre à la maison et en profite pour bisouter Choupi. C'est bien aussi.

Avant, je n'avais pas à 7h du mat l'impression d'avoir déjà fait plein de trucs, dimanche compris
Avant, à 7h du mat, je zonais sur facebook en finissant mon café ou ma tartine et en surveillant l'heure pour partir au boulot.
Le dimanche, à 7h du mat.. nan, avant je ne savais même pas qu'il y avait aussi un 7h du mat le dimanche!
Aujourd'hui, à 7h du mat, j'ai déjà donné le bib à Choupi, joué un peu avec elle, je l'ai remontée au lit, j'ai lavé les bibs et les ai mis à stériliser, je me suis douchée, j'ai rangé le salon et préparé ce qu'il faut pour la visite de MadameL, j'ai pris deux cafés et fumé une clope (paaaaaaaas bieeeeeeeen, je sais, je recommence à arrêter de recommencer très vite)
On en fait des choses quand on se lève à 5h30. Je devrais y penser pour la suite et garder cette habitude  (LOL)

Avant, quand j'étais en congé, je me réjouissais de reprendre le boulot
Oué, non faut pas déconner quand même!


Mais ce qu'il faut noter aussi, c'est que

Avant, mon coeur ne fondait pas complètement à la vue d'une petite bouille
Je trouvais bien (parfois) les enfants des autres à croquer, ou mignons, ou heuu...
Mais je ne connaissais pas cette béatitude qu'on a à admirer celle qu'on a mise au monde.
A moi les surnoms niais, les "areuuh haaan tu racontes à Maman", les "attaque de bisous, Maman va te manger de bisous" et autres trucs guimauves au possible dont je me gave à qui mieux mieux tant que j'ai la chance de passer toutes mes journées avec elle.


Avant, je ne savais pas qu'un seul sourire pouvait effacer toute la fatigue, tout le stress, tous les doutes.
Parce que tout reprend sens, parce que ça en vaut la peine, parce qu'elle est trop belle et que je l'aime.

Avant,  je ne savais pas que je serais si fière d'avoir mis au monde cette merveille
Parce que c'est moi qui l'ai façonnée, et qu'elle est trop belle, et que je l'aime
(Comment ça je me répète?)

"Profitez du printemps"

Au ton de "Pète un coup ma grande".
C'est ce que m'a dit la Doc du Car quand je suis allée la voir parce que les biberons de Choupi devenaient compliqués.

Si d'aventure des non belges passaient par ici, le Car ONE c'est un bus aménagé en cabinet médical qui sillonne les campagnes pour des consultations gracieusement offertes par l'état belge.
Et quand on a un minibout, on a en plus droit à des consultations à domicile par une infirmière.
La nôtre s'appelle MadameL, et on l'aime bien. On a même le droit de l'appeler à toute heure du jour et de la nuit (nan faut pas déconner quand même) quand on a un souci/une angoisse/une question.

Revenons-en à Choupi.
Ca commence par des râleries. Je te pousse la tétine avec la langue, je râle quand j'ai la tétine en bouche, je râle aussi quand tu me l'enlèves ("j'ai la dalle naméo!")
Et puis je diminue un peu la quantité et je te fais batailler pour arriver à moins que ce que je devrais.
Choupi faisant depuis peu ses nuits, elle a réduit le nombre de bibs. Il faudrait donc pour bien faire augmenter la quantité de chacun. Que nenni!

J'appelle donc MadameL qui me rassure, et puis me refait un sms.
"Le car n'est pas très loin de chez vous demain, si vous voulez passer pour vous rassurer..."

J'embarque donc Choupi pour son car-bonus.
La Doc l'examine, MadameL qui est là aussi la pèse.
Choupi a pris du poids, elle est tonique, elle a "une belle peau" signe qu'il n'y a pas d'allergie au lait, elle rit et raconte.
Tout va bien, visiblement.
"Profitez du printemps" donc..
Je ressors du Car en me disant que c'est visiblement moi qui me tracasse pour rien.Ce qui est bien possible, vu mon tempérament anxieux.

Mais ça ne s'arrange guère..
Une semaine passe, et j'ai beau me dire que je dois me calmer sur le comptage des ml, leur nombre continue à diminuer, et moi à flipper.. et à voir mon moral suivre la courbe des ml de lait.
Et puis Choupi râle de plus en plus. Et on a beau me dire que c'est un petit appétit, et qu'elle a peut être juste besoin d'un peu de temps pour que le lait descende dans son estomac, des pauses de 10 bonnes minutes plusieurs fois par bib ça me parait beaucoup.
Je rappelle donc MadameL qui m'envoie donner un bib à la permanence ONE (oué, en Belgique on a du bol, on a le car, la visite à la maison, et pour les masta flippées ou celles dont le bébé est plus grand, une permanence une fois par semaine).
ZeGuide m'accompagne.
Choupi a pris 170g en 4 jours (la fourbe!)
Je donne le bib sous surveillance, et on me dit que le débit de la tétine est trop lent, mais qu'à part ça tout va bien..

Là aussi, les boules..
Parce que j'ai commencé le bib aux Avent, et c'est MadameL qui m'a conseillé de passer aux Dodie parce qu'on peut adapter le débit aux besoins de Choupi.
Oui mais!! Quand le 3 est "trop lent", je fais quoi moi?
Bah je reviens aux Avent, me disant que si c'est trop lent c'est peut être pour ça que Choupi râle, parce que la miss a du caractère et que ça doit la lourder joliment de s'échiner pour prendre son lait.
Je vous passe le looong débat avec Zhom sur le choix de la tétine Avent. 2 trous, 3 trous?
Et Choupi qui a visiblement perdu l'habitude de cette forme là, met mal sa bouche et se prend de belles goulées d'air à chaque bib.

On laisse ainsi passer 10 jours.
J'ai beau essayer de "profiter du printemps", et me shooter au SediStress et au Métarelax (des fois que ce serait moi qui crisperait Choupi) je stresse, je me tracasse, je rêve même de ces fichues tétines (débit 2 ou 3??) et je ne trouve pas normal que mon bébé de 10 semaines me fassent des bibs de 100ml.
Laborieux, les bibs.. Et encore, si j'arrive à 100ml je peux faire la danse de la victoire.
Et Choupi pleure, de plus en plus souvent, sur son biberon, et ça me fend le coeur de la voir crier. Quelque chose ne va pas, je ne sais pas quoi, mais ça fait trois semaines que ça dure.

Arrive ce mardi. Pleurs dès le premier bib (pour elle comme pour moi, je suis à bout de fatigue parce que je redonne un bib de nuit, qu'elle me réveille 3fois pour sa tutute depuis plusieurs nuits, et que les tracasseries m'épuisent).
On va ensemble chez la kiné pour ma rééducation périnéale (oh joie!), et Choupi se met à hurler dans son maxi, au point que je dois la prendre sur moi pour terminer mes exercices.
Choupi pleure, râle parfois souvent, mais hurle rarement..
Et puis au deuxième bib, des hurlements à peine le lait en bouche. J'ai eu l'impression de lui faire boire des lames de rasoir.
Je l'apaise, je la berce, elle me sourit (Choupi d'amour).
Le bib suivant est tout aussi foireux.
Je rappelle, en larmes, MadameL qui m'envoie à la pharmacie chercher un autre lait, des fois que ça serait le goût., et me dit qu'on se voit deux jours plus tard pour faire le point.
J'y vais, en me disant que si le goût la fait hurler à ce point j'ai du mal à comprendre pourquoi elle boit ce lait depuis 6 bonnes semaines. Mais bon...

Je parle de tout ça (comme tous les jours) à ZeGuide, et je me balade sur les forums.
Et si c'était du reflux?
Les rots ou le hoquet 3h après le bib, les mini régurgitations de lait caillé, le nez encombré,  la bave depuis deux semaines et la langue qui sort ("elle découvre sa bouche",moué), ses mains qu'elle machouille en permanence ("ouuh on dirait que les dents arrivent"), les siestes qu'elle ne faisait pas et qui maintenant peuvent durer deux heures ("ben réjouis-toi, elle dort enfin"), Choupi qui se calme vite quand on la tient droite contre nous, et ces hurlements de douleur..
Je commence à me dire que finalement je ne suis peut être pas une givrée trop angoissée.... Ca semble coller.

J'en parle à Zhom, lui disant qu'on ira chez notre Doc, voire chez le Doc de ZeGuide vu que le nôtre ne consulte pas le mercredi.
Il me dit d'attendre d'abord jusqu'à jeudi,  qu'on aie revu MadameL, vu qu'on vient de changer de lait.
Pas convaincue.
Mais bon, c'est son papa, je dois aussi l'écouter (un peu).

Hier j'avais rendez-vous chez SuperGyné. Je laisse donc Choupi à son papa (après des bibs compliqués toute la journée) et je prends la route. 15minutes la route jusqu'à l'hôpital.
J'arrive sur le parking, 2 appels ratés de Zhom.
Je rappelle.
"Elle a hurlé tellement fort que j'ai cru qu'elle allait s'étouffer, on dirait que ça remonte dans sa gorge. Tu crois qu'on pourrait voir le doc?"
Zhom... il faut toujours qu'on aille au bout des choses pour qu'il se décide.
Je félicite mentalement Choupi d'avoir montré à son papa que NON ça ne va pas.
Je vous passe les péripéties de la prise de rendez-vous à l'arrache et de Zhom qui décrète qu'il ne va pas chez le doc sans moi (chochotte!).
Nous voilà donc Choupi et moi chez le docteur.
Qui confirme un reflux
Et me donne de quoi (ENFIN) aider ma fille à ne plus avoir mal.
Et depuis hier soir, si les ml n'augmentent guère, et si Choupi continue à ne pas mettre sa bouche correctement les 3/4 du temps, j'ai revu mon bébé me sourire pendant ses biberons. Et ça... ça efface toute mon tracas et toute ma peur de ces derniers jours.

Je vais pouvoir profiter du printemps..
(Mais elle va m'entendre, l'autre dans son car!!)

 


mardi 24 mars 2015

Ca on me l'avait pas dit... Tome 1

Je m'étais pourtant bien préparée
J'avais acheté le super bouquin de Marie des Mamans Testent qui a accompagné ma grossesse dans les rires.
J'avais questionné mille fois ZeGuide pour profiter au maximum de son expérience
J'avais lu des tas d'articles, de forums, de newsletters destinés aux nullis en passe de devenir mamans.
Il y a pourtant des tas de trucs qu'on ne m'avait pas dit...

1) Un bébé a les mains froides
Les plus chanceuses d'entre nous ont sans doute la chance d'expérimenter la découverte des petites mains de bébé glacées à la maternité, là où toute question trouve réponse dans les 3 minutes.
Moi pas. La maternité étant un vrai four (au point que Choupi qui ne savait pas réguler sa température a fait de la fièvre), les mains froides je n'y ai pas eu droit.
Non, moi j'ai eu la chance de découvrir ça lors de la première nuit à la maison. Vous savez, celle où on est un brin flippés parce que ça va être la première fois qu'il ne suffira plus d'appuyer sur un bouton pour que quelqu'un vienne à notre secours. Celle où on va se coucher crevée par les émotions de la journée et du grand retour à la maison.
Couffin dans notre chambre, Choupi dans son sac de couchage, Zhom au taquet sur la température de la chambre (entre 18 et 21, on maitrisait la théorie).
Extrait:
- T'es sûre qu'elle n'a pas besoin qu'il y aie des manches à son sac de couchage?
- Non je ne suis pas sûre, c'est ma première aussi hein, je te rappelle. Mais on m'a dit que ce n'était pas nécessaire.
- Alors pourquoi elle a les mains froides? T'es sûre qu'elle n'a pas froid?"

Genre.. Je suis la maman, j'ai un décodeur à pensées de bébé..
Non, je ne suis pas sûre, et ces petites mains froides me stressent.
Zhom va donc rechercher un deuxième thermomètre, au cas où le premier débloquerait. Pas de doute, la température de la chambre est bonne. On hésite encore sur le sac avec ou sans manches, on se flippe, en essayant de ne pas réveiller Choupi qui semble s'endormir..
Me voilà du coup à 1h du mat à taper dans Google "mains froides bébé", pour découvrir que c'est normal pour un bébé d'avoir les mains froides, et qu'il ne faut pas flipper.
Merci Google..

2) Les pyjamas en velours ne sont pas assez chauds aux pieds-> Chaussettes!
Première visite de MadameONE, qui vient vérifier si tout va bien pour Choupi et moi.
Elle déshabille la puce: "oh mais elle a un peu les pieds froids cette louloute, on ne dort pas bien quand on a froid aux pieds"
Moi, culpabilisant: "c'est pas comme les mains? J'ai lu que les extrémités pouvaient être froides sans qu'elle aie froid pour autant"

Ah ben non.. C'est valable uniquement pour les mains. Et les pyjamas en velours ne suffisant pas à ce que Choupi aie chaud aux pieds, il faut mettre une paire de chaussettes en plus.
Ca aussi, j'aurais aimé qu'on me le dise, histoire de ne pas m'en vouloir que ma fille aie eu froid aux pieds pendant quelques jours.

3) Emmaillote ma cocotte
Je vous l'ai dit, j'avais bien lu et relu toute la théorie, y compris celle sur la mort subite. Pas de couverture, pas de nounours, rien qui peut provoquer l'étouffement.
J'ai donc mis docilement ma toute petite Choupi dans un sac de couchage qui me semblait gigantesque pour qu'elle aie chaud la nuit.
Lors de sa première visite, après le coup des chaussettes, MadameONE m'a gentiment expliqué qu'à peine sortie de mon ventre, se retrouver dans son sac, les bras libres dans son couffin si grand pour elle, Choupi était sans doute un peu perdue.
"Emmaillotez-la dans une couverture, ça la rassurera".
Oui mais!!???
Et ces fameuses consignes de sécurité??
"Oh mais ça ne risque rien si elle est emmaillotée dedans".
Et ma chère ZeGuide d'ajouter "elle n'est pas suicidaire ta puce, elle ne va pas se sortir de la couverture pour se la bourrer dans la bouche".
J'ai donc emmailloté Choupi qui, avec ses petits pieds enfin au chaud et ses petits bras moins libres, a beaucoup mieux dormi.

4) Pas de tutute quand on allaite... pendant les quatre premiers jours
Je l'ai déjà écrit mais je le remets ici.
J'aurais aimé qu'on me dise que la tutute peut fiche en l'air un allaitement si on la donne à bébé pendant les 4 premiers jours de sa vie. Plus après. Après, on peut laisser son bébé assouvir son besoin de succion avec ce machin moche en plastique qui va devenir sa meilleure amie.

5) La nuit, la tutute est libre
Lassée de devoir laver la tute de Choupi 20 fois par jour, et pour qu'elle s'habitue à son doudou qui lui servira d'objet transitionnel quand elle commencera  à aller en garde (bouhouhouuu je veux paaaas la laiiisseeeer), j'ai sur les conseils de ZeGuide, accroché la tute au doudou. Magique! En effet, la tute ne volait plus aussi souvent au sol, le poids de doudou la retenant.
Oui mais.. La nuit... quand les petites mains potelées de ma fille trouvent doudou et tirent dessus.. et que du coup la tute quitte sa bouche.. qui c'est qui doit se relever, hein?
J'en parle à ZeGuide.. "Ah oui mais non, la nuit faut détacher la tute hein, sinon t'en sortiras pas".

Ben oui..
Faut tout me dire..
Je suis une primi, et il y en a des choses que je ne savais pas et que je découvre en me disant que si je l'avais su plus tôt Choupi aurait été moins ennuyée.
Mais ça va, elle n'a pas l'air d'en avoir marre de sa maman flippée et paumée :)

Sainte Tutute

...priez pour nous!
Au début, jeune nulli, comme toutes les autres, j'ai bien écouté les conseils prodigués: pas de tutute si on veut allaiter.
Au cas où Choupi en arriverait à croire que le silicone est la matière naturelle de ce qui se tète et déciderait du coup de refuser mes seins.
Parce qu'évidemment, gavée de pubs et de campagnes de prévention, je voulais allaiter pour offrir à ma petite merveille toutes les chances de démarrer dans la vie avec un système immunitaire au top. Et puis, il parait que les bébés allaités ont plus de chances de finir à HEC ou dans une fac de droit, allez comprendre.

J'avais donc remisé dans un coin de la commode les tututes reçues dans les divers packs pour futurs parents offerts par la pharmacie, la boite rose et compagnie et je suis partie à la maternité la tête remplie de mes bonnes résolutions.

Oui mais.. Ce qu'on nous dit moins, c'est que sans tutute, Choupi risque fort d'utiliser les mamelons de sa maman pour assouvir ses incommensurables besoins de succion. Succion qui rassure, réconforte, succion juste pour le plaisir.
Et on a beau dire ce qu'on veut, la Lansinoh ou la CastorEqui (quel nom étrange quand même), ça ne peut pas faire de miracles.

J'ai donc laissé ma fille choper mon sein à chaque fois qu'elle en avait besoin, à la maternité, et au retour aussi.. Entre l'allaitement à la demande et les besoins de succion de Choupi, il m'arrivait de la mettre au sein toutes les heures..
Jusqu'à ce que ZeGuide (alias l'amie qui est passée par là y a pas si longtemps, se souvient donc très bien de ce que c'est et des millions que questions qu'on peut avoir et est ravie d'aider) me conseille de ressortir du tiroir une tutute: "elle arrêtera de confondre tes seins avec une tétine, et toi tu pourras reposer un peu tes mamelons".
Hésitante, et un brin culpabilisée, j'ai donné la tutute à Choupi. Qui en a bien sûr été ravie.
Quand le lendemain Madame ONE m'a confirmé que le "pas de tutute" c'est valable pour les 4 premiers jours parce qu'après il n'y a plus de risques de foirer son allaitement, et qu'en plus, la tute peut l'aider à digérer j'ai ajouté ça sur la loooongue liste des "on ne me l'avait pas dit, ça".
Et j'ai béni Sainte Tutute qui calmait si bien les cris de mon bébé d'amour.

Depuis 8 semaines environ donc, Choupi tète allègrement son bout de plastique à chaque fois qu'elle en a besoin.
Et l'envoie par terre 10 fois par jour..
En bonne primi flippée du germe (et surtout accompagnée par un Zhom que la santé de PetiteChérie passionne), je résiste à la facilité du "je la colle dans ma bouche pour la rincer", et je file à l'évier. 10 fois par jour, au moins. Notons, ça fait du sport.
Ou la cache involontairement. Pas de bol pour nous, la tute préférée de Choupi est transparente à rayures blanches.


 Hypeeer pratique, la tute transparente qui se fond à merveille dans le décor un brin bordélique de notre maison de jeunes parents/du parc avec ses jouets/de son lit option pleine nuit cherche moi dans le noir sans réveiller complètement Choupi en lui collant le doigts dans l'oeil en bonus.

Accompagnée de Sainte Tutute, Choupi a passé un sacré stade de sa vie: dormir un nuit complète.
Je me félicite encore d'avoir eu l'idée, cette nuit là, de tenter de lui remettre simplement sa tute au lieu de la lever pour un bibi. Tute en bouche, Choupi a refourré son nez dans son coussin d'allaitement et s'est rendormie comme un bébé (ben oui.. logique..).
Oui mais.. Si Choupi aime à s'endormir avec sa tute, elle déteste se réveiller sans. Et quiconque connait la théorie des petits trains du sommeil sait qu'un bébé peut se réveiller pleiiiin de fois sur une nuit.
Et donc se rendre compte que sa tute a quitté sa bouche.
La suite, n'importe quel parent la connait.
Ca commence par un petit gémissement, histoire de voir si comme à la sieste les parents vont venir à la rescousse du bébé tuteur.
Pas de bol, les parents endormis ont moyennement envie de quitter leur lit en courant, et espère bêtement que bébé se rendormira.
Alors on monte un peu en puissance, et puis encore un peu, jusqu'à ce que les yeux à peine ouverts, je me traine jusqu'à sa chambre pour remettre cette p**** de SainteTutute dans la bouche de mon trésor qui repart tout aussi vite au pays des rêves. Enfin, au moins en théorie. Parce que selon le temps qu'il m'a fallu à arriver, Choupi est plus ou moins bien réveillée, et a donc plus ou moins envie de remuer un peu et de relâcher sa tute.
Un jour, peut être, je pourrai dormir sans que Saint Tutute ne pourrisse ma nuit.

Et quand je vois Choupi continuer à s'acharner à chercher son pouce malgré nos vaines tentatives de le remplacer par sa tute (oui, bébé a l'esprit de contradiction), je me dis que peut être elle finira par le trouver, et par s'en servir la nuit.
Je pourrai alors ajouter à la liste des principes-d'avant-bébé-qu'on-oublie-vite cette idée de "il vaut mieux la tute que le pouce, au moins la tute on pourra lui enlever".


samedi 21 mars 2015

Que du bonheur (?)

C'est la réflexion courante, qu'on nous sort souvent quand on a un tout petit: "c'est que du bonheur".
Avec un petit sourire qui implique que tu n'as pas le choix, la sentence est définitive, tu as un bébé tu DOIS ne vivre QUE du bonheur.
A croire qu'ils ont oublié... ou qu'ils ont eu des bébés particuliers.

Parce que oui, évidemment, c'est énormément de bonheur. Il y a ces moments magiques où un sourire s'affiche sur la frimousse de Choupi, quand elle "chante" en même temps que moi, quand son visage s'éclaire parce que j'apparais au-dessus de son lit. Il y a les découvertes du quotidien, les progrès, la fierté d'avoir créé et mis au monde ce petit être qui nous rend complètement guimauve.
Oui, c'est énormément de bonheur..

Mais c'est aussi cette fatigue monumentale qui nous donne juste envie de disparaitre sous la couette deux jours d'affilée, les réveils nocturnes parce que la tutute a quitté la bouche de bébé endormi, le tsunami qu'est une naissance pour un couple, à devoir retrouver qui on est, et qui on est ensemble, à tâcher de se garder du temps pour soi, de se retrouver, alors qu'on n'a plus de temps pour soi, et qu'on veut juste dormir, ou à avoir l'impression que l'autre en fait moins, qu'on est plus fatigué que lui, qu'il pourrait en faire un peu plus.

Et puis, et surtout quand on a un tempérament anxieux, et surtout quand on découvre les joies de la parentalité, ce stress. Parce qu'on est responsable de ce petit être, parce qu'il compte sur nous pour tout, et qu'il faut être à la hauteur.
Alors qu'on a quinze mille questions à l'heure, qu'on ne sait pas si..., qu'on doute, qu'on hésite, et que bébé n'est pas fourni avec un décodeur.
Est-ce que c'est normal qu'elle mange si peu? Est-ce que je dois changer la tétine du bibi? Pourquoi est-ce qu'elle pleure là? Fatigue ou faim? Ou les deux? Et dans ce cas là, priorité à quoi? Je gère comment la première poussée de fièvre? Tutute ou pouce?

J'ai beaucoup de chance, j'ai une amie en or qui répond à chaque question, inlassablement. Et je ne sais pas ce que je ferais sans elle..
Mais il y a ces moments furtifs où la peur et la fatigue prennent le dessus sur la béatitude.
Et où je tâche de ne pas, en plus, culpabiliser de ne pas baigner dans le bonheur complet 24 heures sur 24.

Non, ce n'est pas "que du bonheur", oui, c'est fatigant, stressant, angoissant même..
Mais heureusement, il y a les moments magiques qui gomment tout
C'est peut être pour ça qu'on répète ces quelques mots aux jeunes parents.

mercredi 11 mars 2015

Jour J

Onze jours après le terme donc... Le jour du rendez-vous avec le Doc, au cours duquel on doit fixer la date pour provoquer la naissance.

7h30, mon ventre tire. Je guettais, de légères pertes la veille m'ayant mis la puce à l'oreille.
Ca tire donc.. Mais après tant d'attente, j'en arrive à me dire que c'est peut être pas ça, et que je dois éviter de me réjouir pour rien. Je me mets donc devant Brothers and Sisters, et j'attends que le temps passe..
Ca continue à tirer régulièrement.. P'têt que...
Je prends un bain. Si ça passe, je saurai que c'est du faux. Mais quand même, un faux travail à J+11, j'aurais bien les boules!
Tiens, ça tire même dans le bain..
12h45, ça tire toutes les 5 minutes. Mais on m'a dit et redit que mon ventre serait dur comme de la pierre, et ça ne durcit pas tant que ça..
J'appelle la maternité. "Attendez encore un peu et quand votre mari rentrera, venez faire un monito"
14h ça tire de plus en plus fort.
Tant pis, sms à Zhom "Amour j'ai mal au ventre toutes les cinq minutes, ça serait bien que tu rentres à la fin de ton heure". Il parait qu'il a eu les larmes aux yeux...
15h arrivée à la maternité. Dans la voiture, on pronostique sur l'ouverture. Moi j'ai toujours dans un coin de ma tête le "c'est peut-être une fausse alerte"..
On m'examine: "Trois centimètres, vous avez bien travaillé".
Et moi "on reste alors?"
Ben oui, on reste, c'est le grand jour, tu vas arriver.
"Vous voudrez la péridurale?"
Je ne sais toujours pas.. Si je peux faire sans j'aime autant. Mais je ne suis pas non plus maso.
On verra donc comment ça évolue.

17h, 5cm..
Je marche des kilomètres dans la chambre, je fais des mots fléchés assise sur une grosse balle, étirant le dos au maximum. Zhom regarde Florence Foresti sur la tablette.
Ca monte en puissance mais ça reste gérable.

19h, finalement, je la veux bien, la péri, parce que je douille là..
Pas de bol, l'anesthésiste est occupé en chirurgie, il viendra dès que possible

20h, ça y est, l'anesthésiste est là. J'ai mal, et ne pas bouger, le dos arrondi alors qu'une contraction bien forte arrive me parait mission impossible.
Je serre les dents, je gère..
"Je vous souhaite la même chose que la dame de l'autre chambre, on lui a fait la péri juste avant vous, on a appelé le gyné elle va accoucher.. Mais c'est son deuxième"
Moué.. Moi aussi je me souhaite comme la voisine, mais je doute là..

20h30 l'infirmière entre dans la chambre, l'air inquiet, et je me rends compte qu'au monito les battements de coeur sont bien trop lents. Stress. On m'examine. "Aaah mais je comprends pourquoi ça ralentit, elle est engagée, j'appelle le doc"
Je suis donc aussi chanceuse que ma voisine!
Là, je me dis que ce sera vite fini maintenant. J'ai en tête les copines et leurs 20min de poussée.
Zhom pourra même appeler ses parents et les parrain et marraine ce soir, à une heure encore décente.

Une sage femme me fait pousser deux fois, puis s'en va.. Hey! Me laissez pas, ça pousse là!!
Et puis la gyné arrive, et là on est parties pour de bon.
20 min mon oeil!!
"Vous poussez bien, elle descend à chaque poussée mais le souci c'est qu'elle remonte après, il faudrait que vous teniez plus longtemps"
Heu oui mais je suis à bout de souffle..
On m'avait préparée à la poussée douce sur l'expiration.. Je me retrouve à bloquer ma respiration et à pousser fort.. top pour mon périnée.
J'entends un vague "je vais couper", et Zhom qui demande qu'on répète.. Je m'en serais passée!
Et puis j'entends la gyné dire "je me demande si le cordon n'est pas trop court"..
Ne pas flipper, ne pas paniquer, pousser, encore, plus fort, la faire sortir avant qu'on n'envisage de nous descendre au bloc.
22h29. Sa tête, enfin, et on la blottit contre moi.
"Ne tirez pas trop fort Madame, le cordon est en effet un peu court"

La suite, c'est de l'émerveillement, ses petits yeux plantés dans les miens, bébé d'amour qui reste éveillée jusqu'à ce qu'on soit dans notre chambre, nous regardant.
Nous prouvant aussi que ses reins et ses intestins fonctionnent bien..
Finalement, le plus désagréable dans un accouchement, c'est encore tout ce qui vient après.. Quand on a fini de pousser et qu'on voudrait juste se blottir dans son lit avec bébé lové contre soi, et qu'on doit attendre qu'on aie fini les soins d'après.
Mais il y a cette petite bouille près de nous, et la découverte, la magie des premiers instants,  l'émotion de ces premières minutes en tant que famille.
Et puis la première nuit, à deux, elle dans mon lit, parce qu'on n'allait pas déjà être séparées, ce sentiment presque animal d'être encore reliée à elle, me graver les rétines de sa frimousse
Et ça, ça valait toutes les heures d'avant