samedi 21 mars 2015

Que du bonheur (?)

C'est la réflexion courante, qu'on nous sort souvent quand on a un tout petit: "c'est que du bonheur".
Avec un petit sourire qui implique que tu n'as pas le choix, la sentence est définitive, tu as un bébé tu DOIS ne vivre QUE du bonheur.
A croire qu'ils ont oublié... ou qu'ils ont eu des bébés particuliers.

Parce que oui, évidemment, c'est énormément de bonheur. Il y a ces moments magiques où un sourire s'affiche sur la frimousse de Choupi, quand elle "chante" en même temps que moi, quand son visage s'éclaire parce que j'apparais au-dessus de son lit. Il y a les découvertes du quotidien, les progrès, la fierté d'avoir créé et mis au monde ce petit être qui nous rend complètement guimauve.
Oui, c'est énormément de bonheur..

Mais c'est aussi cette fatigue monumentale qui nous donne juste envie de disparaitre sous la couette deux jours d'affilée, les réveils nocturnes parce que la tutute a quitté la bouche de bébé endormi, le tsunami qu'est une naissance pour un couple, à devoir retrouver qui on est, et qui on est ensemble, à tâcher de se garder du temps pour soi, de se retrouver, alors qu'on n'a plus de temps pour soi, et qu'on veut juste dormir, ou à avoir l'impression que l'autre en fait moins, qu'on est plus fatigué que lui, qu'il pourrait en faire un peu plus.

Et puis, et surtout quand on a un tempérament anxieux, et surtout quand on découvre les joies de la parentalité, ce stress. Parce qu'on est responsable de ce petit être, parce qu'il compte sur nous pour tout, et qu'il faut être à la hauteur.
Alors qu'on a quinze mille questions à l'heure, qu'on ne sait pas si..., qu'on doute, qu'on hésite, et que bébé n'est pas fourni avec un décodeur.
Est-ce que c'est normal qu'elle mange si peu? Est-ce que je dois changer la tétine du bibi? Pourquoi est-ce qu'elle pleure là? Fatigue ou faim? Ou les deux? Et dans ce cas là, priorité à quoi? Je gère comment la première poussée de fièvre? Tutute ou pouce?

J'ai beaucoup de chance, j'ai une amie en or qui répond à chaque question, inlassablement. Et je ne sais pas ce que je ferais sans elle..
Mais il y a ces moments furtifs où la peur et la fatigue prennent le dessus sur la béatitude.
Et où je tâche de ne pas, en plus, culpabiliser de ne pas baigner dans le bonheur complet 24 heures sur 24.

Non, ce n'est pas "que du bonheur", oui, c'est fatigant, stressant, angoissant même..
Mais heureusement, il y a les moments magiques qui gomment tout
C'est peut être pour ça qu'on répète ces quelques mots aux jeunes parents.

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