C'est la réflexion courante, qu'on nous sort souvent quand on a un tout petit: "c'est que du bonheur".
Avec un petit sourire qui implique que tu n'as pas le choix, la sentence
est définitive, tu as un bébé tu DOIS ne vivre QUE du bonheur.
A croire qu'ils ont oublié... ou qu'ils ont eu des bébés particuliers.
Parce que oui, évidemment, c'est énormément de bonheur. Il y a ces
moments magiques où un sourire s'affiche sur la frimousse de Choupi,
quand elle "chante" en même temps que moi, quand son visage s'éclaire
parce que j'apparais au-dessus de son lit. Il y a les découvertes du
quotidien, les progrès, la fierté d'avoir créé et mis au monde ce petit
être qui nous rend complètement guimauve.
Oui, c'est énormément de bonheur..
Mais c'est aussi cette fatigue monumentale qui nous donne juste envie de
disparaitre sous la couette deux jours d'affilée, les réveils nocturnes
parce que la tutute a quitté la bouche de bébé endormi, le tsunami
qu'est une naissance pour un couple, à devoir retrouver qui on est, et
qui on est ensemble, à tâcher de se garder du temps pour soi, de se
retrouver, alors qu'on n'a plus de temps pour soi, et qu'on veut juste
dormir, ou à avoir l'impression que l'autre en fait moins, qu'on est
plus fatigué que lui, qu'il pourrait en faire un peu plus.
Et puis, et surtout quand on a un tempérament anxieux, et surtout quand
on découvre les joies de la parentalité, ce stress. Parce qu'on est
responsable de ce petit être, parce qu'il compte sur nous pour tout, et
qu'il faut être à la hauteur.
Alors qu'on a quinze mille questions à l'heure, qu'on ne sait pas si...,
qu'on doute, qu'on hésite, et que bébé n'est pas fourni avec un
décodeur.
Est-ce que c'est normal qu'elle mange si peu? Est-ce que je dois changer
la tétine du bibi? Pourquoi est-ce qu'elle pleure là? Fatigue ou faim?
Ou les deux? Et dans ce cas là, priorité à quoi? Je gère comment la
première poussée de fièvre? Tutute ou pouce?
J'ai beaucoup de chance, j'ai une amie en or qui répond à chaque
question, inlassablement. Et je ne sais pas ce que je ferais sans elle..
Mais il y a ces moments furtifs où la peur et la fatigue prennent le dessus sur la béatitude.
Et où je tâche de ne pas, en plus, culpabiliser de ne pas baigner dans le bonheur complet 24 heures sur 24.
Non, ce n'est pas "que du bonheur", oui, c'est fatigant, stressant, angoissant même..
Mais heureusement, il y a les moments magiques qui gomment tout
C'est peut être pour ça qu'on répète ces quelques mots aux jeunes parents.
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