Perles de Zhom

Zhom n'aime pas les hopitaux
Et Zhom a tendance à être nerveux quand il ne connait pas la situation dans laquelle il va se retrouver..
Mission donc: préparer de manière optimale le Futur Papa pour notre première visite chez Toubib.
Et donc, lui expliquer, avec des mots simples, en quoi consistera l'examen..

"- Il ira aussi sans doute vérifier si le col est bien fermé
- Il va mettre ses doigts dedans????
- Heuu oui mon coeur, c'est ce que font en général les gynés..
- Ben tâche d'être propre alors!

Non parce que d'habitude, quand je vais chez le gyné, j'arrête de me laver trois jours avant le rdv hein!

La première fois

On est arrivés à la clinique aussi stressés l'un que l'autre...
Moi parce que je ne connaissais pas ce nouveau Doc qu'on m'avait recommandé, Zhom parce qu'il n'avait jamais mis les pieds dans ce genre de cabinet, et qu'il ne savait pas très bien ce qu'il allait voir.
Je l'avais un peu brieffé sur ce que je savais de l'examen à venir. Mais ton Papa n'aimant pas les hôpitaux..
Le doc a l'air sympa, pas du genre exubérant ou trop blagueur, ce qui nous arrange bien l'un comme l'autre.
Il nous rassure, tu vas bien, tu pousses normalement, et tu es seul(e).
On ne rêvait pas de jumeaux, cette nouvelle nous convient bien :)
Et puis il y a ce mini moment magique où il nous montre une tache clignotant sur l'écran "voici le coeur de votre bébé, vous pouvez voir qu'il bat".
J'ai vu à ce moment là une émotion que je n'avais jamais croisée dans les yeux de ton papa.
C'était joli :)

La joie

Il y a les larmes de ta grand mère qui m'a serrée si fort en me disant mille fois "je suis contente"
Il y a ta tante qui a littéralement sauté sur place, plusieurs fois, en poussant des youhou
Ou ton tonton pas si démonstratif qui m'a prise dans ses bras.
Mamy et ses larmes, Papy et sa pudeur.
Il y a l'émotion du Marseillais qui n'en revenait pas, le long temps où tante B m'a serrée dans les bras
Ma Marraine qui était folle de joie, tes oncles et tantes B qui t'espéraient aussi.
Et puis les amis, les collègues et les voisins
Et toujours, toujours, ce même grand sourire, ces visages qui s'éclairent.
C'est tellement de joie.
C'est tellement gai de voir que tous sont si contents que tu sois là.
Je ne sais pas s'il me faut mettre ça sur les hormones ou sur ma propension naturelle à l'émotivité, mais bien souvent, les larmes me sont montées aux yeux.
Tu es un bébé attendu, et on n'était visiblement pas les seuls à t'espérer :)

Note pour plus tard

Le jour où il sera temps de préparer LA valise pour partir à la mat', ou juste pour rigoler à nouveau,  repasser chez Marie pour sa liste drôlissime, et visiblement au poil!

A moi le saucisson-salade

Je fais partie des veinardes!
Je suis immunisée contre tout (bavez braves dames qui craignez la toxo).
Seul le lait cru m'est interdit, et le retour des beaux jours me permet de mesurer ma chance. Les salades de l'été, le saucisson des apéros,.. la gourmande en moi se réjouit de ne pas devoir y renoncer.
Je l'aurais fait, bien sûr, mais puisque j'y ai droit..

Manquera juste le rosé à l'heure des barbecs...

Autre chance: aucune nausée (je vous entends d'ici souffler, vous qui avez vomi tripes et boyaux).
Je suis de ces chanceuses qui ne connaissent pas les joies des réveils nauséeux. J'avais pourtant bien enregistré les trucs et astuces des copines pour limiter les désagréments.

Un seul "souci" de début de grossesse pour moi: une fatigue monumentale qui me coince à la maison pour une semaine entière.
On entend souvent dire que les futures mamans sont "fort fatiguées"
Mais on ne mesure pas ce que c'est, cette fatigue qui te donne l'impression que toute énergie a fui.
Heureusement, tous les sites sont unanimes: elle partira au bout de quelques semaines.
Et puis elle me donne l'occasion de cocooner avec toi :)

Perles de Zhom

Comme tous les soirs, Zhom pose sa main sur mon ventre pour dire bonne nuit au petit.
Après quelques secondes d'immobilité: "il a bougé!"
Ou comment j'ai du expliquer à mon chéri que non, à trois mois à peine, bébé ne bouge pas, et que la probabilité qu'il sente un jour son enfant lui shooter un coup de pied sans que moi même je ne le sente est nullissime!

En t'attendant

Quelques notes, parce que la musique a toujours eu beaucoup de place dans ma vie, et qu'il ne m'a pas fallu des semaines pour chercher des chansons qui diraient ce plaisir de te savoir là

La découverte

Ca commence par une erreur de calcul.
La tête ailleurs, je zappe un peu, j'oublie d'aller voir sur le net pour connaitre la période propice. Ils avaient donc raison, c'est quand on ne calcule pas..
Et puis il y a les quelques symptômes, mon corps qui débloque un peu, et ce "et si" qui me flotte à l'esprit, et auquel je n'ose pas m'accrocher. Trop peur de trop y croire, et d'être encore déçue, pas envie de faire encore face à cette tristesse des matins de fin du rêve mensuel.
Une visite chez le doc, en toute fin de cycle, pour tout autre chose. Combien de jours encore à attendre avant de faire un test pour être sûre qu'il soit valable? Ca pourrait être demain matin.. "Si vous voulez, je vous pique, on envoie l'échantillon au labo, et demain soir vous saurez, à temps pour le week-end de Pâques".
Bonne idée!
Mais il y a quand même ce matin du jour J, où j'ai envie de savoir, et puis le fait qu'à l'heure du coup de fil prévu pour les résultats de la prise de sang, Zhom ne sera pas près de moi. Pas l'envie de l'apprendre sans lui, de devoir attendre des heures pour lui sauter dans les bras, si jamais...
Un test dans sa boite, trop tentant! Alors, au milieu de mon ménage, je fais le test, et j'occupe l'attente en nettoyant mon sol.
Un coup d'oeil au test, m'attendant à un énième négatif. Un +, sur l'écran digital Et les battements de mon coeur qui s'accélère. Un +, enfin!
Je ne semble pas rêver. Non je ne rêve pas.
Et cette joie qui monte en moi et me chamboule.
Positif.. Tu es là!
 J'avais prévu une jolie annonce pour ton papa, petits chaussons "be happy" à poser sur mon ventre, pour qu'il comprenne.
Tu parles.. Me voyant débouler dans la chambre, l'homme endormi s'est retourné vers moi qui ai brandi mes chaussons comme un trophée. "C'est quoi?"
Les premiers mots de ton papa, pas encore réveillé et qui peine à réaliser "J'vais être papa?" Oui mon Amour, ce coup ci c'est pour de vrai :)

Secret..Story

A peine ma grossesse confirmée, premiers débats avec Zhom.. 

Il est du genre secret, du genre à respecter les convenances, les normes. Du genre à avoir besoin de temps pour réaliser, comprendre, et puis pouvoir dire.

Moi, je n'ai qu'une envie, crier ma joie de savoir qu'un petit bout est là, à grandir en moi. Je n'ai jamais été du genre à faire des secrets. Je suis de celles qui pensent que les joies se crient et se partagent. Pas sur tous les toits non, mais aux tout proches, ceux qu'on voudrait de toute manière autour de nous si les choses devaient mal se passer. 

Des débats comme celui là, on en aura beaucoup, parce que trouver un compromis là-dessus n'est pas évident. 

On le dit quand même rapidement aux grands-parents. Parce que Zhom va partir pour une semaine, et qu'il veut que quelqu'un sache, au cas où.. Et moi, à une amie très proche, parce que je n'aurais pas pu me taire, et puis je vais avoir besoin de quelqu'un pour les questions, les doutes,... 

Garder le secret, ça donne des situations où l'on complote, avec parfois des moments comiques. Un repas de Pâques où je fais semblant de boire, et où Zhom boit double, pour ne pas que ses frères et soeurs (et surtout les belles-soeurs qui ont l'oeil et savent qu'on est en essais) repèrent que je fais le repas sans vin. Double dose et du coup très bonne humeur pour Zhom :) 

Trois jours avec une collègue proche, à trouver des excuses pour ne pas manger les maigres feuilles de salade de mon assiette, le temps d'être sûre que je suis immunisée. 

Finalement, il y a aussi du gai pour moi, à ne pas trop vite dire. Parce que tu n'es qu'à nous, petit trésor caché qu'on se prend déjà à rêver, imaginer. Très peu savent que tu existes, et pourtant tu prends déjà tellement de place. 

Anna Gavalda disait que les femmes, à peine enceintes, ouvrent grand les vannes de l'amour. Comme souvent, ses mots étaient justes :)

J't'en pose moi des questions?

Il y a une question qui ne fait jamais plaisir..
Ou alors si, peut-être, quand on est en couple depuis deux mois et qu'on la prend comme une preuve que pour les gens on est taillés pour durer.
Une question que les gens posent avec un sourire, pensant sans doute qu'elle est gentille, cette petite question, et qui nous donne envie de les remballer joliment, avec un sourire pour les plus caustiques, la mine amère pour la majorité.

Et vous, c'est pour quand?

Et ses variantes: ça vous donne pas envie (en nous posant un bébé dans les bras)? / Vous pensez avoir des enfants? (le mode soft- / Il serait pas temps de vous y mettre? (mode wonder-boulet-je-me-mêle-de-ta-vie ON).

Chers amis de cette petite phrase anodine assassine, comprenez-moi bien.
Vous la posez en toute bonne fois, parce que vous aimez bien les gens assis face à vous, parce que vous vous dites qu'ils seront de super parents, parce qu'ils sont ensemble depuis longtemps et que ça vous ferait plaisir de les voir pouponner.
Oui, vous la posez gentiment, comme une marque d'amitié..

Mais concrètement, voici la liste des réponses que pensent les couples à ce moment-là, et qu'ils ne vous feront pas, parce qu'eux aussi vous aiment bien, et qu'ils savent que vous ne posez pas cette question méchamment

- On n'est pas prêts
Et si on vous explique qu'on ne se sent pas prêts, vous vous croirez obligés de nous expliquer par A+B que si, si, on l'est parce qu'on est ensemble depuis longtemps, qu'on a une maison ou un appart sympa, une situation correcte et j'en passe. Ou pire, vous nous ferez la morale sur le mode "mais le temps passe hein, faudrait pas attendre trop longtemps". On sait, merci!

- On n'en veut pas..
Et si au départ vous tentiez de nous persuader qu'en vieillissant ça viendrait que c'est teeellemeeent meeerveilleux, le fait est que non, ça ne vient pas, qu'on n'a pas envie de faire dépendre toute notre vie d'un nain qui braille, qu'on n'est pas sûrs de faire de bons parents, qu'on a envie de mener notre vie comme bon nous semble, qu'on a plein de projets à vivre à deux, mais surtout, surtout qu'on n'a pas à se jusftifier.
Et puis on en a marre des "han mais c'est un peu égoïste, non?"
Comme si les autres faisaient grandir le chiffre de la population mondiale dans un monde à la dérive par pur altruisme..

- On essaye
Mais on ne va pas vous le dire, parce qu'on n'a pas envie de mille conseils ou anecdotes sur tes essais, ou parce que notre cinquième test négatif nous a bousillé le moral ce matin, et qu'on aimerait bien penser à autre chose. Et puis parce vous allez nous sortir le sempiternel "n'y pensez pas ça viendra" qui nous fout les nerfs parce qu'on aimerait bien ne pas focaliser mais que plus les mois passent, moins c'est simple de ne pas y penser. Enfin, et surtout, parce qu'on n'a pas DU TOUT envie de subir des "alors, toujours rien??" à chaque fois qu'on vous verra

- On ne peut pas en avoir, et on n'en a pas fait des t-shirts pour l'annoncer à tout le monde, mais ça blesse, et vos questions, c'est toujours un peu de sel sur les plaies, merci!

- C'est pour dans 8 mois, et on vient de l'apprendre, mais on préfère attendre avant de l'annoncer, donc on va vous mentir, et on n'aime pas mentir. Surtout quand l'un des deux a envie de crier sa joie..

Vous voyez, la probabilité qu'en posant cette petite question mignonnette vous fassiez des heureux est mince, très mince..
A titre personnel, moi, pendant que je souriais et que Zhom esquivait, la phrase qui menaçait de franchir mes lèvres c'était "est-ce que je m'occupe de vos testicules/utérus, moi?"

A bon entendeur.. :D

L'attente

Douze moi à te rêver, t'espérer, t'attendre, croiser les doigts pour que cette f ois ce soit la bonne. On s'est lancés dans l'aventure comme dans n'importe quelle première fois, la joie au coeur, et l'espoir de pouvoir vite voir la vie en rose. Il nous aura fallu douze mois pour que tu t'annonces. Au départ, on relativise. On sait que ça prend du temps, on connait les statistiques. Et puis y a pas de raison, ça viendra. On a le temps de toute manière. Et puis le temps passe. D'autres y arrivent et se vantent de ne pas avoir du attendre, des petits naissent, et on espère. Il y a tous ceux qui ne savent pas, et qui en remettent une couche. "Et vous alors, c'est pour quand?" "Ca ne vous donne pas envie??" Questions que plus jamais je ne poserai, parce que définitivement, je ne vois pas à qui elles pourraient faire plaisir. Alors on sourit, on reste vagues, "on a le temps", "on y songe".. Mais à chaque fois l'envie de remettre les curieux à leur place. C'est fait pour être gentil, ça remet juste un coup. Ca ne peut pas être gentil. Celles qui ne savent pas, et qui, dans une conversation de nanas anodine se vantent de pouvoir calculer au jour près le moment des naissances, pour des congés de maternité optimaux, quand moi je me fiche bien de savoir si le moment de l'année où tu viendras sera le plus confortable, tant que tu viens. Celles qui disent en riant qu'elles tombent enceintes au premier regard, et que j'aurais pu baffer.. Mais on sourit, on fait comme si, on attend. Il y a ceux qui savent qu'on t'espère, et qui croise les doigts, qui nous entourent de leurs sourires au fil des mois qui passent. Et cette petite phrase si ironique "ça viendra quand tu ne t'y attendras pas" avec ses variantes "plus tu y penses moins ça marchera". Oui, sans doute.. Mais comment on fait pour ne pas y penser? Pour ne pas espérer? Pour ne pas être tenté de calculer les jours "pour",... quand les mois passent amenant chaque fois la déception, et puis l'espoir, à nouveau déçu. Et encore, on a de la chance, on ne t'aura attendu qu'un an. Mes pensées vont souvent vers ceux pour qui l'année est largement dépassée, et qui continuent le cycle des espoirs déçus. Je leur souhaite que pour eux aussi, l'attente finisse en rose bonbons, une fin d'attente pour un joli commencement, celui d'une autre attente, pleine de bien plus de vie et de joies.

Au commencement

Au commencement de l'aventure, il y a nous deux.

Un couple parmi plein d'autres, avec le rire comme moteur.
Deux caractères bien différents, complémentaires.
 Pas mal d'ajustements, au fil du temps, mais l'envie d'avancer ensemble, main dans la main.
Une jolie maison à la campagne, coup de coeur et coup de chance.
Nos valises posées, les pièces à aménager. On se construit un nid. Et puis l'envie de plus de vie.
De rires, de bazar, de petits pas sur le carrelage. L'envie de passer de deux à trois. Au commencement de ton histoire, il y a ça.. Un couple parmi tant d'autres, qui suit la même trame que beaucoup d'autres. Mais c'est lui, et c'est moi
Et toi qui nous a choisis pour te construire une vie..